effaré

effaré

effaré, ée [ efare ] adj.
effaree XIII e; effere « troublé » v. 1200; p.-ê. de effrayer
1Qui ressent un effroi mêlé de stupeur. effrayé, épouvanté. Ahuri. Des badauds complètement effarés par ce qu'ils voyaient.
Dont l'expression trahit ce sentiment. égaré, hagard. « Avec l'air effaré des bêtes fauves quand on les rend libres tout à coup » (Flaubert). « Des regards effarés où la vision de la mort passe comme un éclair » (A. Daudet).
2Blas. Cabré.
⊗ CONTR. 2. Calme, 1. serein.

effaré, ée
adj. et n.
d1./d égaré, stupéfié par un trouble violent.
d2./d (Acadie) Impoli, effronté.
Subst. Un(e) effaré(e).

⇒EFFARÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de effarer.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant de pers., d'animaux, de sentiments] Qui manifeste un grand trouble moral, un étonnement mêlé d'effroi. Air, regard effaré; rouler des yeux effarés. Synon. hagard, ahuri, stupéfié. Les dents de la jeune fille claquaient de terreur, et son œil effaré considérait ce couteau, dont le nègre faisait briller la lame à la lueur de son rat de cave (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 453). Le petit chat effaré gisait entre elles [deux chattes], hérissé, bleuâtre, pareil à la houppe du chardon (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 242). C'était un homme qui n'appelait plus que la pitié, détruit, hagard et effaré (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, p. 231) :
1. Comme on va le voir, ses pressentiments [de Morrel] s'étaient réalisés, et ce n'était plus une simple inquiétude qui le conduisait si effaré et si tremblant à la grille des marronniers.
DUMAS père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 175.
2. Décomposés et blêmes, effarés, désemparés, le cœur sur les lèvres, ils étaient accourus, ils assistaient, dans un élan généreux de pitié humaine, et aidaient pour la première fois à la venue au monde d'un être...
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 272.
(Être) effaré(s) de + inf. L'Anaïs, effarée d'être surprise en culotte et en corset, se dissimulait derrière la porte de l'armoire et cherchait un tablier à nouer sur son ventre (AYMÉ, Jument, 1933, p. 298).
SYNT. a) Mine, visage, tête effaré(e); b) hôtesse, bourgeois, paysan effaré(e); c) troupes, peuples effarés; d) chat, cheval, chien, taureau, oie, effaré(e).
P. anal., littér.
♦ [S'applique à un inanimé concr.] Les clairons effarés se taisaient brusquement (HUGO, Légende, 1883, p. 346). Dans la boue, sous les becs de gaz effarés, Beauclair entier tournoyait là (ZOLA, Travail, t. 1, 1901, p. 29).
♦ [S'applique à un inanimé abstr.] Ici encore il y avait un mot magique qu'il fallait savoir. Si on ne le savait pas, la voix se taisait, et le mur redevenait silencieux comme si l'obscurité effarée du sépulcre eût été de l'autre côté (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 574). Cette déclaration tomba dans un silence effaré (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 154).
B.— Spéc., HÉRALD. [En parlant d'un animal] Qui est représenté en position cabrée. Licorne, cheval effaré (ROB.). Gleispach, en Allemagne : D'azur, au cheval effaré d'argent, mouvant d'un monticule de sinople (Lar. 19e).
Fréq. abs. littér. :1 020. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 602, b) 2 476; XXe s. : a) 3 307, b) 506. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 54.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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